R.S : Bonjour Marina.

M.M : Bonjour Reynald.

R.S : Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir comédienne ? Y a-t-il eu un déclic particulier ?

M.M : Mon parrain était Maurice Escande, administrateur de la Comédie-Française : il m’a fait jouer le rôle de Louison dans Le Malade imaginaire en tournée à Sisteron, j’avais 10 ans. Après ça, je n’ai eu qu’une envie : recommencer à jouer !!

R.S : Vous avez été formée au Cours Simon, au Cours B. Ortega, et avez suivi des stages avec des figures du théâtre... En quoi ces expériences ont-elles marqué votre parcours, et quels souvenirs en gardez-vous ?

M.M : Avec Ortega, on partait jouer l’été dans des petits festivals ou sur des places de village : c’est la meilleure école ! Alors qu’au Cours Simon, à l’époque, j’ai un souvenir terrible de jugement de la part de la personne qui nous accueillait et avec qui j’ai travaillé... trois mois ! Je suis vite partie !

R.S : Vous avez travaillé plusieurs fois avec Frédéric Schoendoerffer. Qu’est-ce qui vous attire dans son univers ?

M.M : J’ai particulièrement aimé son premier film, "Scènes de crime", remarquablement adapté de romans de James Ellroy, qu’il m’a fait découvrir. C’est lui, en fait, qui m’a fait aimer le polar, que je n’ai jamais cessé de lire...

R.S : Comment abordez-vous un rôle dans une série récurrente comme Ici tout commence, comparé à un film ou une pièce ?

M.M : A moins d’être une star de cinéma ou du petit écran, aujourd’hui encore, les rôles de femmes de plus de 50 ans sont essentiellement ceux de mères, grand-mères ou amies du rôle principal. Il s’agissait donc de chercher à rendre importante ma présence aux yeux des spectateurs, même si ma mission était surtout de rebondir sur les réactions d’un des personnages principaux, dont j’étais la grand-mère. Ce n’est pas le plus facile, mais je l’ai fait avec beaucoup de plaisir pendant un an et demi !

R.S : Vous avez aussi mis en scène plusieurs spectacles. Qu’est-ce qui vous a poussée à passer à la mise en scène ?

M.M : Les deux propositions qu’on m’a faites ! J’y ai pris beaucoup de plaisir, même si aucune des deux n’était facile : j’ai monté "L’Eloge de la folie d’Erasme", interprété par Maryvonne Schiltz, dans une grande et magnifique distillerie près de Caen, au milieu des alambics ! Et, dans l’opéra de Patrice Mestral, il y avait une quinzaine de musiciens et quatre choristes à diriger !! J’ai beaucoup aimé ces expériences. J’avoue ne pas avoir eu le courage de recommencer, et/ou l’occasion, car je suis une actrice avant tout.

R.S : Comment avez-vous découvert le doublage ? Quelles sont les principales différences, selon vous, entre jouer un rôle devant la caméra ou sur scène, et prêter sa voix derrière un micro ?

M.M : Quand j’ai commencé, j’étais très déstabilisée de jouer dans le noir, sans être vue... Plus tard, François Dunoyer, lui-même acteur, m’a proposé tout un été d’enregistrer plein de petits rôles, aussi différents qu’une motarde de 30 ans ou une bourgeoise de 50. Là, j’ai commencé à prendre du plaisir. Comme c’était pour une série de Jean-Jacques Annaud, Christel Salgues, directrice du département doublage à TF1, était très souvent présente, a beaucoup apprécié mon travail et m’a fait travailler avec des D.A. dans des rôles plus importants. J’ai beaucoup appris, surtout avec ceux qui étaient eux-mêmes comédiens, et maintenant j’aime vraiment beaucoup faire ça !

R.S : Quels sont vos loisirs ?

M.M : Aller au théâtre, au cinéma, voir des expositions... et nager !

R.S : Merci beaucoup Marina.

M.M : Merci à vous Reynald.

Interview de juin 2025